Chaque semaine, nous répondons à vos questions concernant la gestion de sa Supply Chain face au Coronavirus !

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Aujourd’hui, quel type de profil recruter pour sa Supply Chain ?

Ce sont des métiers en pleine évolution, notamment les métiers du pilotage de la Supply Chain : les approvisionneurs, demand planners, prévisionnistes, … Historiquement, ces métiers étaient tournés vers les outils bureautique type Excel ou ERP, et qui étaient assurés par des personnes au profil de gestionnaire. Ce mindset reste important aujourd’hui et continuera de l’être, mais l’arrivée des outils de connaissance de la donnée, de BI, du Big Data et l’explosion de la quantité de données disponibles pour la prise de décision, et les outils d’Intelligence Artificielle qui apportent de la valeur en automatisant les tâches répétitives, apporte un profond changement aux métiers.

On recherche aujourd’hui des profils qui sont très à l’aise avec les outils numériques, en particulier donc sur l’aspect données où il est nécessaire d’avoir un esprit analytique. On cherche également un fort intérêt pour le Business, puisque la Supply Chain, au-delà du métier d’approvisionneur, a vocation à être un atout à ce niveau.

En parallèle, la partie communication devient elle aussi de plus en plus importante. La communication avec les fournisseurs qui deviennent des partenaires stratégiques, la communication avec les sites approvisionnés qu’ils soient des entrepôts, des hub ou des magasins, la communication avec le reste de l’entreprise (le marketing, les équipes commerciales,  …). Cette compétence d’efficacité dans la communication devient clé.

Enfin, une caractéristique importante est le leadership, pour avoir un impact sur l’ensemble des fonctions qui sont liées et dépendantes de la Supply Chain.

 

Vers quoi va tendre le métier d’approvisionneur et quelles seront les différences avec le métier d’aujourd’hui ?

L’approvisionneur du futur est de plus en plus un pilote qui réfléchit à la stratégie, et moins à la mise en œuvre technique. Les outils deviennent plus intelligents et sont capables de s’occuper de cette mise en œuvre. L’approvisionneur a également un rôle de contrôleur puisqu’il doit superviser les outils et suivre leurs résultats. Il donne les grandes orientations à la machine en harmonie avec le contexte et les objectifs de l’entreprise entière.

Je suis convaincu que le métier d’approvisionneur va devenir de plus en plus intéressant et recherché.

 

Avec le déconfinement et la reprise économique, on peut assister à des à-coups dans sa Supply Chain qu’on appelle le Bullwhip Effect. Comment aborder ce phénomène et est-il possible de le minimiser ?

Le Bullwhip Effect est la bête noire des Supply Chain complexes depuis longtemps. Quand on est dans un contexte d’incertitude à chaque niveau de la Supply Chain, on se retrouve avec des « coups d’accordéon ». Par exemple, si on lance une promotion dans un magasin, le stock va se vendre plus vite. L’entrepôt, s’il n’est pas assez informé ou n’a pas anticipé, va alors recevoir une demande importante et soudaine, à laquelle il va vouloir répondre en sourcant en conséquence. Le fournisseur va lui-même produire en grandes quantités pour répondre à la demande de l’entrepôt. L’entrepôt va à son tour se retrouver avec un gros stock alors que le magasin est en rupture et que la demande n’est plus nécessairement élevée sur la référence en question.
Cela s’apparente à un embouteillage sur l’autoroute : on avance par à-coups alors qu’on voudrait une circulation plus fluide, comme dans la Supply Chain. Cette fluidité est rendue possible par la visibilité et la communication.

Les outils multi-échelon apportent ces composantes clé. Ils sont capables de faire des prévisions connectées depuis le client final jusqu’au fournisseur. Cela nécessite de mettre en commun toutes les prévisions, c’est la réconciliation, et d’en tirer des conclusions affinées en termes de pilotage des stocks. L’autre bénéfice est que cela va permettre de réduire les quantités de sécurité qui peuvent être surévaluées à chacun des niveaux puisque les acteurs ne communicant pas assez vont souhaiter se protéger. Dès que l’information est commune, chacun sait avec plus de certitude ce qu’il va se passer et peut réduire cette sécurité, ce qui réduit le stock global de l’entreprise et libère du cash.